Né le 28 décembre 1985 à Yvetot, Alexis Hanquiquant est devenu, au fil des années, un triathlète hors du commun. En 2010, alors âgé d’une vingtaine d’année, sa vie va prendre un autre tournant à la suite d’un accident. Il va alors prendre une décision difficile mais nécessaire qui lui permettra d’avancer et devenir ce qu’il est aujourd’hui. Suivis par un coaching de fer de Nicolas Pouleau, Alexis Hanquiquant est devenu le meilleur triathlète dans sa catégorie. Il cumule aujourd’hui plusieurs titre mondiaux, européens et nationaux mais ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin et vise la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo. Découvrez le numéro 1 mondial de paratriathlon.
Déjà programmé pour gagner
Travaillant dans une entreprise de maçonnerie, Alexis à tout d’un jeune homme ordinaire. Il reste cependant très attiré par le sport et n’hésite pas à diversifier les domaines. Il a pratiqué le basket entre 8 et 20 ans et commencera même le Full Contact peu après 20 ans. Quelques années plus tard, il décrochera même le titre de champion de France des moins de 86 kg.
Il en ressort donc quelqu’un de compétiteur et dévoué dans chaque sport auquel il s’intéresse. Dans une interview donné à Sportmag.fr, il exprime sa passion pour le sport : « Si je le pouvais, je ferais du sport tous les jours » révèle-t-il.
Le début d’une nouvelle vie
En 2010, Alexis subit un accident au travail et se voit handicapé de sa jambe droite. Pendant 3 ans il va subir de lourdes interventions pour sauver sa jambe. En 2013, il va finalement lui-même demander l’amputation de cette dernière car elle devenait « un fardeau »
Il prend alors la meilleure décision à ce moment de sa vie. Cette amputation lui permettra d’avancer et de découvrir le domaine dans lequel il excelle aujourd’hui : le paratriathlon.
Après une période de rééducation, Alexis ne s’est pas accablé sur son sort et est allé de l’avant. Au point qu’il ne se considère pas comme une personne en situation de handicap mais comme quelqu’un qui fait les choses différemment des autres.
Étant un amoureux du sport et un travailleur acharné il va se donner corps et âme dans le paratriathlon. Aujourd’hui il cumule 20 à 25 heures d’entrainements par semaine et s’est vu récompensé de ses efforts par 3 sacres mondiaux, 2 championnats européens et 2 championnats de France.
Ses projets de triathlète
Si vous pensez qu’il se contentera de ça c’est mal le connaître. Ce triathlète hors du commun souhaite décrocher une médaille d’or aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo. Celle-ci lui permettra de confirmer sa place de numéro 1 mondial et de mettre en lumière sa discipline qu’il souhaite voir grandir.
Aujourd’hui triathlète de haut niveau et reconnu comme tel, Alexis Hanquinquant possède même un contrat de réinsertion professionnel qui lui accorde également le statut de salarié ainsi qu’un avenir après sa carrière sportive. Il dispose de plusieurs sponsors qui l’aide dans la pratique de son sport comme l’entreprise allemande Ottobock. Celle-ci lui prête du matériel et notamment des prothèses adaptées à chaque discipline du triathlon. Il peut aussi compter sur ses partenariats avec POINT.P et Toyota.
Un coaching de fer
- Présentation personnelle
« Je m’appelle Nicolas Pouleau, j ai 38 ans, je suis né à Rouen. J’ai 2 enfants de 5 et 8 ans, je suis un passionné de sport et j’aime suivre toute l’actualité sportive, même si c’est le triathlon qui a occupé et occupe pas mal de mon temps. Jeune, j’aimais toucher à pas mal de sport, mais j’ai surtout été nageur, puis j’ai basculé vers le Triathlon à l’âge de 19 ans. Jusqu’à 28 ans je me suis investit dans une pratique de recherche de performance sportive avec de nombreuses années en D1 de Triathlon (Championnat de France des clubs) et j’ai eu la chance de participer à 2 coupes d’Europe.
Après ces années de pratique intensive, je me suis investit dans le coaching, la gestion d’un club, puis maintenant sur de l’entraînement individuel et de la performance. En parallèle depuis 2019 j’ai intégré le staff de l’équipe de France de paratriathlon.
- Depuis combien de temps es-tu coach et as-tu toujours fais ce métier ?
J’entraîne depuis 2003, d’abord dans la natation, puis ensuite je me suis dirigé vers le coaching en triathlon. Malgré quelques « piges » comme maître nageur jusqu’en 2009 et des interventions à l’université de Rouen en STAPS/SUAPS (que je fais toujours d’ailleurs), j’ai toujours fait du coaching. Je m’éclate dans ce job, il me passionne et me procure de belles émotions. Il permet de faire de belles rencontres et il y a toujours de nouveaux défis, challenges sur notre chemin quand on fait ce métier. Pour moi, tant qu’il m’apportera tout ça, je continuerai cette aventure professionnelle.
- Est-ce que tu as des diplômes dans ce domaine ?
En 2003, j’ai validé mon premier diplôme permettant d’entraîner de façon professionnel avec le BEESAN (Brevet d’État d’Éducateur Sportif des Activités de la Natation). Puis progressivement j’ai alimenté mes compétences avec d’autre diplômes. Je possède tous les diplômes fédéraux en Triathlon, un DEJEPS natation course et un DEUG STAPS.
Maintenant les diplômes permettent effectivement de travailler, de bénéficier de connaissances, mais pour moi il n’y a rien de mieux que l’expérience, le travail sur le terrain et les rencontres partagés avec d’autres entraîneurs et sportifs. On a la chance dans ce métier d’en apprendre tous les jours.
- Depuis combien de temps tu coach Alexis ?
J’entraîne Alexis depuis Novembre 2016, depuis le début de son projet de recherche de performance (moment où il a décidé de s’investir complètement dans un engagement d’intégrer l’équipe de France de paratriathlon et dans l’idée de viser les Jeux Paralympiques de Tokyo). Cela fait donc bientôt 4 ans que j’entraîne Alexis.
- Avais-tu déjà coaché des personnes en situation de handicap ? Si non, est-ce que tu as dû adapter ton coaching au handicap d’Alexis ?
Avant Alexis, je n’avais jamais entraîné de personne en situation de handicap, juste croisé sur quelques séances un athlète handisport qui venait partager quelques séances.
Maintenant, des personnes qui entrent dans une démarche de performance vers le haut niveau sont des athlètes avant tout. Il est évident qu’il y a des adaptations à certains moments, mais dans la conception et la vision de l’entraînement je suis resté dans la même philosophie.
Cependant, le milieu paralympique te permet tout de même de travailler sur certains aspects. Tout ce qui est autour de la planification, l’intensité, le volume… On est assez proche d’une démarche comme avec les valides, en revanche tu dois tout de même t’adapter au fait que l’athlète a un matériel spécifique pour sa pratique. Pour Alexis c’est une prothèse, pour d’autre c’est un fauteuil, 2 prothèses… Et il y a des handicaps plus ou moins important. J’entraîne un autre athlète de l’équipe de France qui lui est en fauteuil, et c’est encore une autre adaptation.
Concernant Alexis, la plus grande vigilance est sur son entraînement en course à pied, c’est ce qui peut être le plus handicapant. Alexis étant amputé tibial (il possède l’articulation du genou), la problématique peut venir de la formation de cloque qui, si elles sont trop importantes, peuvent obliger un arrêt de la course à pied pendant 10 jours. Il est également difficile pour lui de courir plus de 4 fois par semaine (pour diminuer le risque de cloques). Il est important également d’être assez vigilant sur les séances course à pied avec des intensités élevées, ne pas trop insister sur ce type de séance pour éviter les blessures musculaires proche de son emboîture de prothèse (bas de l’ischio-jambier).
En natation, il y a quelques petites adaptations de recherche d’appuis, de floraison pour être optimum dû à son tibia manquant. En vélo, on est très proche des valides, les prothèses permettent de faire de belles choses. La seule différence sera l’équilibre de puissance sur les 2 jambes, on arrive à faire du 40%/60%.
- Peux-tu partager ton expérience et nous donner quelques conseils de coaching ? (Par exemple une bonne préparation avant une compétition avec les fréquences d’entraînements, la nutrition et l’hydratation.)
Donner des conseils c’est pas toujours simple. Il y a pas mal de paramètres à prendre en compte et je pense qu’il n’y a aucune recette magique. Je ne suis pas partisan de dire qu’il faut faire tel ou telle chose et tu seras fort avant une compétition. Certains triathlètes devront pousser une intensité assez forte au plus proche de l’objectif, d’autres auront besoin de plus de temps d’affûtage.
Côté nutrition, c’est un peu pareil. Notre organisme est différents entre chacun, il faut s’adapter même s’il y a toujours des principes de base.
Le mieux à mon sens c’est d’essayer des choses, de toujours tester et d’échanger avec l’athlète pour trouver le meilleur rendement. Quand on entraîne il faut faire preuve d’adaptation et ressentir les choses, savoir analyser le bon rythme, connaître les besoins de l’athlète et quelques fois, savoir faire preuve de patience.
En gros, essayer des choses, savoir et oser prendre des risques et accepter de se tromper. »
Si vous souhaitez avoir un coaching aussi efficace que celui d’Alexis Hanquinquant afin de devenir un triathlète aguerri, venez consulter nos plans d’entrainements !
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