[Triathlon] La femme est l’avenir de l’homme ?
« Triathlon : la femme est l’avenir de l’homme » titrait en 2015 RMC sport, inaugurant le triathlon Audencia-La Baule, et introduisant un nouveau concept de course-poursuite. Femmes et hommes étaient en effet opposés, sur le même format « sprint » (750m de natation, 20km de vélo et 5km de course à pied), avec pour particularité un départ différé de 7 minutes 30 entre les deux sexes. En fin de compte, Klamer (alors 14ème mondiale) et la française Charayron devançaient Vincent Luis.
source : triathlon.org
Qui a remporté le triathlon Audencia-La Baule 2016 ? Classement triathlon Audencia-La Baule (édition 2016) :
1. Emilie Morier (Issy), 58’25’’
2. Andrea Hewitt (NZL, Poissy), à 1’’
3. Lucy Hall (GBR), à 3’’
4. Sandra Dodet (Poissy), à 4’’
5. Léonie Périault (Poissy), à 13’’
6. Justine Guerard (Metz), à 26’’
7. Pierre Le Corre (Montpellier), à 38’’
8. Natalie van Coevorden (AUS, Poissy), à 42’’
9. Anthony Pujades (Poissy), à 51’’
10. Steffen Justus (ALL, Saint-Raphaël), à 52’’
11. Dorian Coninx (Poissy), à 53’’
Victoire des femmes donc. Mais cet « avenir » annoncé est-il bel et bien en train de se concrétiser ? Les campagnes publicitaires visant à encourager les femmes à pratiquer ce sport, ont pour la plupart été jugées insuffisantes. Ainsi fut jugée « Misscyclette », la campagne de communication de la fédération française de cyclisme. Les internautes ont notamment relevé les quelques lieux-communs, pour ne pas dire clichés, alors utilisés.
En France, selon l’INSEE, à équivalent temps plein, les femmes touchent moins que les hommes, pour le même travail. Ces chiffres ne s’appliquent pas au monde du triathlon. En effet, selon les chiffres de Challenge Family et Trirating.com, en 2019, le triathlète le mieux rémunéré (en ne considérant que les gains de course) est une triathlète.
Quel est le salaire de Katie Zaferes ?
Quel est le salaire de Vincent Luis ?
Katie Zaferes aurait en effet raflé pas moins de 227 500 $, contre 169 200 $ pour Vincent Luis. Les revenus publicitaires et de sponsoring ne sont certes pas comptabilisés dans ces chiffres. Car si la différence entre ces deux triathlètes semble relativement grande, en moyenne femmes et hommes triathlètes ont des revenus comparables.
Enfin en terme de représentation, si la grande majorité des triathlète reste masculine, la discipline est bel et bien en plein essor du côté des femmes (26% des licenciés à la FFTRI en 2016 sont des femmes). Une progression de plus en plus reconnue, aussi bien par les marques que par les institutions en charge du triathlon. En créant, ou plutôt en faisant évoluer sa marque Aptonia vers le triathlon en 2018, Décathlon n’a en effet pas négligé le marché féminin, développant des produits adaptés aux triathlètes des deux sexes. Flairant l’influence grandissante du triathlon, notamment en France, Décathlon a bel et bien décelé que les femmes se lanceraient bientôt dans la course. Nouvelle volonté affirmée d’afficher à la fois l’ouverture d’esprit que souhaite véhiculer le triathlon et la place désormais incontestable qu’y occupent les femmes, aux Jeux Olympiques de Tokyo devaient/devraient se tenir un nouveau format de triathlon : un relais mixte.
Enfin, si l’on déplore tristement parfois le manque de modèles féminins visant à aiguiller les jeunes filles, le triathlon féminin a bien trouvé en Katie Zaferes sa représentante. L’année passée, l’influent journal américain Forbes titrait : « Comment l’athlète olympique Katie Zaferes est devenue une championne du monde », mentionnant certes son titre, mais aussi et surtout son combat exemplaire pour en arriver jusque-là. Un modèle pour toutes et tous.
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