Récupération : les chaussettes de compression sont-elles utiles ?
Chaussettes et manchons de compression sont devenus très présents en course à pied, triathlon, et trail. Il s’agit alors de comprendre si c’est un effet de mode, un objet à l’impact avant tout psychologique ou si leurs bienfaits sont bel et bien démontrés.
Comment notre corps fonctionne t-il ? D’où vient l’idée des chaussettes de compression ? Petit retour physiologique grâce aux travaux de Gilles Perrin. Il y a peu près un mètre entre le coeur et l’extrémité des pieds. Cette distance représente une pression hydrostatique. Le réseau veineux doit être en mesure de remonter le sang descendu par les artères jusqu’aux extrémités corporels. Dans le cas contraire, le non retour entraine un gonflement des jambes caractérisé par un oedème. Le sang descend via deux réseaux de circulation veineuse : un réseau profond situé au coeur du muscle ainsi qu’un réseau superficiel situé entre la peau et les muscles. « C’est la contraction musculaire, augmentant ainsi le volume du muscle, qui comprime les veines profondes et fait remonter le sang de valve en valve : on parle alors de chasse ou de pompe musculaire, et sauf maladie veineuse préexistante ». Il n’y a donc par conséquent pas de problème à ce niveau là. En revanche, le réseau superficiel n’est pas pourvu de la même manière. Il ne possède pas de chasse. Il y a donc un retard de retour veineux. La conséquence de ce retour veineux est l’accumulation de toxines. Voilà la raison du port des chaussettes de compression. Est-ce pour quant vraiment utile ?
Il existe deux types de chaussettes de compression pour les sportifs :
Les chaussettes et manchons de compression sont-ils indispensables au triathlète ?
Intéressons-nous tout d’abord à la pression et à la compression veineuse. Au repos, en position debout, la pression intraveineuse au niveau des chevilles est de 100mm de mercure. Cette pression veineuse relativement élevée entraîne la distension des veines superficielles et profondes. Ce sont ces dernières, invisibles à l’œil nu, qui drainent 90 % du retour veineux.
Pendant un exercice de course, la pression veineuse dans les compartiments musculaires de la jambe peut monter jusqu’à 200 mm de mercure. Les chaussettes et manchons apportent en moyenne une compression de 20 mm de mercure au niveau des jambes. L’influence de ces accessoires sur la pression en réseaux veineux profonds est donc très limitée.
Les performances sont-elles améliorées par les vêtements de compression ?
Sur un seul exercice de sprint, les résultats ne sont en tout cas pas probants. En revanche, l’effet du vêtement s’observe après une série d’exercices intenses avec répétition courte. La raison en serait l’association d’un effet hémodynamique, augmentation du retour veineux et rapidité d’élimination de l’acide lactique, et d’un effet neuro-moteur, amélioration de la coordination et de l’équilibre au niveau des membres inférieurs.
Tout type de vêtement de compression est-il recommandé ?
Non, il est bien plus efficace d’utiliser un vêtement « sur-mesure » car la longueur des jambes peut largement varier d’un coureur à un autre. Des vêtements qui appliquent une compression dégressive en partant de la cheville vers le haut de la jambe sont recommandés par les spécialistes. A noter que des chaussettes trop compressives ou mal adaptées à la longueur des jambes peuvent nuire à la performance. Attention donc.
Les vêtements compressifs ont-ils un intérêt pour les coureurs de fond, pour un long triathlon par exemple ?
Si l’effet de tels accessoires sur les performances dans une course de fond semble limité, les vêtements compressifs améliorent nettement la récupération. De nombreuses études montrent en effet une nette diminution des douleurs de jambes et de la récupération musculaire dans les 24-48 heures après un effort long.
D’où vient le fait que l’on récupère mieux après une course si l’on a porté des vêtements de compression
Nous l’avons vu plus haut, la compression a un effet dynamique sur la circulation veineuse, à cela s’ajoutant une amélioration de la circulation lymphatique. Par un effet thermique, le port de chaussettes et autres permet de garder une température musculaire élevée après l’exercice, ce qui est donc favorable à la récupération. Autre impact, cette fois-ci non pas a posteriori mais pendant la course, le port de vêtements de compression réduirait grandement les vibrations et oscillations musculaires lors des impacts au sol, particulièrement lors des courses en descente.
En fin de compte, quels sont les effets positifs liés au port de vêtements de compression ?
Les effets positifs liés se situent à différents niveaux : veineux et lymphatique, mécanique, thermique, coordination neuro-musculaire, psychologique. Si aucune étude ne prouve réellement qu’ils peuvent améliorer les performances, ils aident bien souvent à réduire les effets délétères de la course à pied. Chaussettes, manchons et même collants aident indéniablement à la récupération, et ils ne peuvent être que bénéfiques portés pendant 12 à 24 heures après une longue course ou un trail, et même après une dure journée de travail.
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